« Pour les pays africains, la crise a entraîné de graves contraintes de liquidité. Les dépenses ont dépassé les revenus, entraînant une augmentation des déficits. En juin, l’Afrique comptait sept des huit pays en situation de surendettement et 12 des 23 pays à haut risque de surendettement », a déclaré M. Guterres lors d’une réunion de haut niveau consacrée à l’Afrique, en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
Selon le chef de l’ONU, « sans mesures audacieuses, le défi en termes de liquidité posé à l’Afrique pourrait dégénérer en crise de solvabilité ».
Il a noté que les partenaires de développement ont répondu activement, citant l’initiative du G20 de suspension du service de la dette. « Mais cette initiative exclut de nombreux pays en développement, y compris des pays à revenu intermédiaire et plusieurs petits États insulaires en développement qui ont été durement touchés par la crise », a-t-il souligné.
M. Guterres a appelé les partenaires de développement à élargir l’éligibilité de l’initiative à tous les pays très endettés et vulnérables qui ont été touchés par l’urgence et à s’attaquer sérieusement aux problèmes structurels de l’architecture de la dette.
Beaucoup plus de ressources nécessaires
Le chef de l’ONU a également noté que le FMI et les banques multilatérales de développement ont joué un rôle déterminant dans la réponse aux besoins de liquidités à travers le continent africain. « Mais à l’avenir, beaucoup plus de ressources seront nécessaires pour soutenir une reprise durable », a-t-il dit.
« L’allégement de la dette bilatérale ne représente qu’environ un tiers du risque de dette de l’Afrique. Pourtant, la dernière décennie a été témoin d’une augmentation de la dette commerciale des pays africains et une solution globale aux problèmes de liquidité d’aujourd’hui doit inclure la dette privée », a-t-il ajouté. « En outre, l’allégement de la dette ne doit pas compromettre l’accès futur aux marchés des capitaux ».
Selon le chef de l’ONU, depuis le début de la crise, les pays africains et l’Union africaine « ont fait preuve d’un leadership et d’une unité louables face à la pandémie ».
« La communauté internationale doit continuer de montrer son attachement à la santé et au bien-être de l’Afrique », a-t-il ajouté.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU